Beaucoup de choses ont été écrites au sujet des effets sur la santé des acides gras oméga-3 à longue chaîne (AG oméga-3). Une recommandation a été formulée pour l’acide alpha-linolénique (AAL), un nutriment qualifié d’essentiel qui peut être utilisé comme source d’énergie ou converti en d’autres AG oméga-3, dont l’acide docosahexaénoïque (ADH). L’ADH joue un rôle important dans le développement fœtal du système neuronal et visuel, et il est considéré comme un nutriment conditionnellement essentiel, car le taux de conversion à partir de l’AAL pourrait ne pas être suffisant pour répondre aux besoins en ADH durant la grossesse (
http://www.jogc.com/article/s1701-2163(16)39327-6/fulltext). On ne sait pas exactement si les régimes alimentaires actuels fournissent assez d’ADH durant la grossesse et l’allaitement, notamment chez les femmes qui ne consomment pas de poisson. Dans ce numéro de la
Revue,
Arsenault Bishop et LeBlanc se penchent sur les AG oméga-3 et la consommation de poissons chez un groupe de femmes enceintes de la région de Moncton. Un questionnaire de fréquence alimentaire comprenant 343 aliments, dont 36 types de poissons et 23 produits de la mer, a préalablement été validé en le comparant à des journaux alimentaires de 4 jours auprès d’un petit groupe de femmes. Les résultats ont montré que dans les 30 jours précédents, l’apport moyen (± écart-type) en ADH était de 237 (± 164) mg/jour, ce qui correspondait à environ 1,7 portion de poisson par semaine selon le
Guide alimentaire; cependant, il est à noter que l’écart-type est élevé dans cet échantillon relativement petit (n = 54 femmes). Les chercheurs ont également utilisé un questionnaire sur les habitudes alimentaires pour évaluer l’apport en oméga-3. Ils ont ainsi relevé un certain nombre d’obstacles à la consommation de poissons et de fruits de mer, dont le coût et le manque de recettes et d’idées pour apprêter le poisson. Considérant le fait que cette évaluation a été effectuée au sein d’une communauté côtière, il est plausible que l’apport en AG oméga-3 soit plus faible chez les femmes enceintes d’autres régions du Canada.
Je profite de l’occasion pour remercier notre rédactrice en chef adjointe sortante, Nathalie Jobin, qui a coordonné les articles en français à la
Revue au cours de la dernière année. La
Revue occupe une position unique pour publier des articles en français qui soutiennent la pratique de la diététique au Canada. Si vous souhaitez en savoir davantage sur poste bénévole, veuillez vous adresser directement à moi :
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