La pratique de la diététique fondée sur des données probantes repose sur la rigueur scientifique. À cet égard, notre
Guide pour les auteurs stipule que « les rapports de recherche doivent être des études qualitatives ou quantitatives systématiques et rigoureuses ». Mais qu’est-ce que cela signifie? Comment savoir si une étude est rigoureuse ou non? Les National Institutes of Health définissent la rigueur scientifique comme suit : « l’application stricte de la méthode scientifique pour assurer que le plan d’expérience, la méthodologie, l’analyse, l’interprétation et la présentation des résultats sont non baisés et bien contrôlés » [
1].
Comme c’est le cas pour de très nombreux concepts dans le vaste et complexe domaine de la nutrition, la rigueur ne peut pas être dichotomisée, c’est-à-dire que les approches ne peuvent pas simplement être qualifiées de « rigoureuses » ou de « non rigoureuses » – il s’agit d’un concept multidimensionnel. En diététique, nous nous servons d’un ensemble varié de paradigmes de recherche, d’approches méthodologiques et de méthodes d’enquête. Ainsi, les indicateurs appropriés de la rigueur dépendent de la nature de chaque étude. D’ailleurs, un survol rapide de la
table des matières du présent numéro illustre cette riche variabilité quant aux formes de recherche en diététique.
L’application appropriée et la présentation transparente des statistiques sont une composante essentielle de la rigueur scientifique. Dans le présent numéro, Schaafsma, Laasanen et leurs collègues présentent
leur revue de la qualité de la présentation des statistiques et des procédures dans 107 articles de recherche quantitative originale publiés dans notre
Revue entre 2010 et 2019. Cette évaluation, basée sur une nouvelle liste de contrôle, dresse un portrait des aspects que nous maîtrisons bien et de ceux que nous devons améliorer. Cette revue met également en lumière que la recherche quantitative demeure le type de recherche le plus fréquemment soumis à la
Revue. Cependant, un tiers des articles publiés au cours de la dernière décennie étaient des études qualitatives ou mixtes. Or, le recours à des approches qualitatives pour explorer et comprendre l’expérience vécue par nos clients et collègues est une approche tout aussi informative que l’utilisation de données numériques. Plusieurs articles du présent numéro illustrent d’ailleurs très bien cet important apprentissage.
Simonds et coll. révèlent la gêne des jeunes hommes devant leur absence de compétences alimentaires. Pour leur part,
Fraser et coll. démontrent le sens accru de la cohérence, l’auto-compassion et le bien-être vécus par des étudiants en nutrition après avoir suivi un cours. Finalement,
Lynch et coll. se penchent sur l’utilisation des données issues de discussions puisées dans trois plateformes de médias sociaux.
La
Revue canadienne de la pratique et de la recherche en diététique a pour mission de diffuser de la recherche fondée sur la pratique sous
toutes ses formes, et de favoriser la poursuite de l’innovation et de l’intégrité en recherche. Au cours des prochains mois, le comité de rédaction et moi-même entreprendrons la révision du Guide pour les auteurs et les réviseurs. Nous espérons que grâce à cette mise à jour, nos directives demeureront utiles pour réaliser et publier de la recherche en diététique, et que nous continuerons de promouvoir les meilleures pratiques actuelles en matière d’éthique de la publication.